mercredi 23 mars 2016

Le lendemain de la veille

Ce matin, je me suis réveillée avec la sensation d'une grosse gueule de bois.

Sauf que hier, je ne me suis pas saoulée.

Les idées pas très claires et le corps fatigué.
Et puis tu prépares les enfants, tu les conduis à l'école et dans la voiture machinalement tu allumes la radio qui débite un monceau d'obscénités auxquelles tu ne prêtes d'abord pas tellement attention parce que tu veux savoir ce qu'il s'est passé cette nuit, si il y a du nouveau.

Dans la voiture, les enfants encore un peu endormis ne parlent pas et moi je n'écoute pas leur silence comme je le devrais, j'écoute cette dame qui pleure en expliquant qu'elle recherche sa fille, j'écoute cette info en exclusivité pour la chaine (Non mais franchement, t'as pas autre chose à faire que de te faire mousser parce que tu as eu une info en premier), j'écoute le montage rétrospectif des évènements de la veille agrémentés de violons en fond sonore, j'écoute tel spécialiste dire que c'est en continuant à bombarder la Syrie qu'on arrivera au bout du phénomène.

J'écoute, j'écoute et puis j'ai envie de vomir. La gueule de bois je te dis!

Le sensationnalisme relayé par les médias m'écoeure, je trouve ça vulgaire, déplacé, hors sujet et consternant.

Je n'ai entendu personne dire que si des jeunes sont prêts à se faire exploser pour une cause en en tuant d'autres ce n'est pas uniquement la faute d'idéologies prônées par des fous mais aussi et entre autre celle de notre pays qui les a maltraités en les stigmatisant et en les rangeant dans des ghettos.
En leur offrant une éducation proche du niveau zéro et en leur demandant de s'insérer parce qu'il le faut et que c'est comme ça et puis c'est tout.


J'ai l'habitude de vous raconter ici des morceaux de vie parfois guais, parfois difficiles mais toujours en en riant.
Aujourd'hui j'ai la gueule de bois et je n'ai pas envie de rire.

Je vous embrasse fort.

Je me rend compte que mes propos peuvent preter à confusion. ( Note pour moi même, ne pas écrire quand on est en colère...) Je ne remet évidemment pas en cause le travail des enseignants et éducateurs pour lesquels j'ai un profond respect.
Ce qui m'ennuie, c'est le manque de moyens alloués à l'enseignement...